Short Description
Notre premier objectif est donc de mériter le pardon divin. Dieu, dans Son infinie miséricorde, « veut accueillir » notre repentir.
« Dieu veut accueillir votre repentir »
(sourate 4, an-Nisâ’, verset 27)
Notre premier objectif est donc de mériter le pardon divin. Dieu, dans Son infinie miséricorde, « veut accueillir » notre repentir. C’est une volonté divine en notre faveur, dont il nous faut savoir profiter. Il ne faut pas laisser passer cette chance et être de ce fait du nombre des perdants. Le musulman qui connaît le succès est celui qui a su saisir la grâce divine. Dieu offre à Ses serviteurs un large champ de possibilités en multipliant Ses grâces et Ses dons. Or, la première de ces grâces à laquelle nous devons aspirer durant le Ramadan est l’acceptation de notre repentir.
Pourquoi ai-je choisi le repentir comme premier objectif du Ramadan ?
La réponse est que de nombreux hadîth attirent notre attention sur la question du pardon durant le Ramadan. C’est le cas par exemple de trois hadîth au contenu proche bien qu’ils appellent chacun à différentes actions pieuses, et qui lient le pardon divin à l’accomplissement de ces différentes actions. Ainsi, le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « Celui qui jeûne le Ramadan dans la foi et l’espoir de la récompense, Dieu lui pardonnera tous ses péchés passés. »[1]
Le Prophète (paix et salut à lui) a dit également : « Celui qui veille en prière durant le Ramadan dans la foi et l’espoir de la récompense, Dieu lui pardonnera tous ses péchés passés. »[2]
Et il a dit : « Celui qui veille en prière la nuit du Décret dans la foi et l’espoir de la récompense, Dieu lui pardonnera tous ses péchés passés. »[3]
Toutes ces bonnes actions sont donc récompensées par le pardon divin. Cependant, ce pardon est subordonné à la condition que ces actions pieuses soient accomplies dans la foi et l’espoir de la récompense. Que signifie donc « dans la foi et l’espoir de la récompense » ?
Les deux termes ne sauraient être considérés comme synonymes : en effet, le Prophète (paix et salut à lui) possédait l’art de l’expression concise, et parlait donc avec précision sans redondance,[4] ce qui fait partie de l’éloquence. De ce fait, les commentateurs expliquent ces termes comme suit : selon l’imam Ibn Hajr al-`Asqallânî, le terme al-îmân (la foi) signifie la conviction que le jeûne est une obligation religieuse, et le terme al-ihtisâb (l’espoir de la récompense) signifie le fait de chercher à en retirer une récompense divine.[5]
Selon al-Munâwî, « dans la foi » signifie en accordant foi à la promesse divine de récompenser cette action, et « dans l’espoir de la récompense » signifie en vouant totalement l’action à Dieu. Les deux termes sont nécessaires puisqu’on pourrait accorder foi à cela sans vouer l’action totalement à Dieu, ou même tout en agissant par ostentation. De même, on pourrait accomplir une action dans la dévotion sincère sans croire à la récompense promise. Le second terme n’a pas, de ce fait, à être considéré comme une répétition du premier.[6]
Nous voyons donc que les savants ont fait une distinction entre les deux termes, îmân (la foi) se référant à la conviction que le jeûne, ou la prière nocturne du Ramadan en général, ou celle de la nuit du Décret en particulier, est une obligation religieuse ou une action recommandée, tandis que ihtisâb (l’espoir de la récompense) signifie le fait de vouer totalement l’action à Dieu en n’y recherchant rien d’autre que la récompense divine. Ceci nous ramène à la question de la dévotion sincère (al-ikhlâs) sans laquelle les actes perdent leur valeur.
[1] Al-Bukhârî, Livre du jeûne, chapitre : « Celui qui jeûne le Ramadan dans la foi, l’espoir de la récompense et la bonne intention » (1802) d’après Abû Hurayra (que Dieu l’agrée) ; Muslim, Livre de la prière du voyageur et de son abrègement, chapitre : « L’incitation aux prières nocturnes durant le Ramadan » (760).
[2] Al-Bukhârî, Livre de la prière de tarâwîh, chapitre : « Le mérite des veillées durant le Ramadan » (1905) d’après Abû Hurayra (que Dieu l’agrée) ; Muslim, Livre de la prière du voyageur et de son abrègement, chapitre : « L’incitation aux prières nocturnes durant le Ramadan » (759).
[3] Al-Bukhârî, Livre de la foi, chapitre : « Le fait de veiller la nuit du Décret fait partie de la foi » (35) ; Muslim, Livre de la prière du voyageur et de son abrègement, chapitre : « L’incitation aux prières nocturnes durant le Ramadan » (760).
[4] Al-Bukhârî rapporte dans son Sahîh d’après Abû Hurayra (que Dieu l’agrée) que le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « J’ai été doté de l’expression concise. » Al-Bukhârî dit avoir entendu que l’expression concise signifie que Dieu a rassemblé sous forme concise les injonctions qui était formulées auparavant de manière répétitive. Voir al-Bukhârî, Livre de l’expression, chapitre : « Les clés dans la main » (6611).
[5] Ibn Hajr, Fath al-bârî, Dâr al-Ma`rifa, Beyrouth, 1379H/1959, 115/4.
[6] Al-Munâwî, Fayd al-qadîr, al-Makataba at-tijâriyya al-kubrâ, Egypte, 6/191.
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