Short Description
Nous agissons souvent pour la vie de ce monde sous prétexte d’en obtenir une récompense divine et nous citons des hadîth appuyant...
Actes cultuels prescrits, mais sans aucune contrepartie ici-bas
Nous agissons souvent pour la vie de ce monde sous prétexte d’en obtenir une récompense divine et nous citons des hadîth appuyant cette position. Ainsi, nous passons notre temps à œuvrer pour ce bas-monde afin d’amasser de l’argent puis nous nous justifions en citant le hadîth du Prophète (paix et salut à lui) : « Celui qui finit sa journée éreinté d’avoir travaillé de ses mains, finit sa journée pardonné. »[1]
Bien que ce hadîth soit faible, il est si connu que les gens s’y laissent tromper. En admettant cependant que ce hadîth soit authentique, il ne faut pas oublier que les efforts accomplis pour ce bas-monde apportent des profits tangibles ici-bas qui les rendent attrayants, même s’ils suscitent également la satisfaction divine.
Nous évoquons également le hadîth du Prophète (paix et salut à lui) : « Entre le dinar que tu dépenses dans la voie de Dieu, le dinar par lequel tu affranchis un esclave, le dinar dont tu fais l’aumône à un pauvre et le dinar que tu dépenses pour ta famille, celui qui apporte la plus grande récompense est celui que tu dépenses pour ta famille. »[2]
Nous nous appuyons sur ce hadîth pour justifier le fait de consacrer la majeure partie de nos dépenses à nos familles, nos enfants et nos épouses, en oubliant le comportement de Compagnons tels qu’Abû Bakr, Talha ibn `Ubaydallâh ou `Abd ar-Rahmân ibn `Awf (que Dieu les agrée) qui dépensaient leurs biens dans la voie de Dieu et pour subvenir aux besoins des pauvres, des orphelins, des veuves et des infirmes de la communauté musulmane.
De même, nous insistons sur le mérite d’offrir des cadeaux à nos frères en Dieu, à nos amis, à nos parents et à nos voisins, et sur celui de nous montrer généreux envers notre épouse, pour justifier le fait de le faire fréquemment. C’est assurément un bien dont nous serons récompensés par Dieu, mais cela comporte également des avantages dans la vie de ce monde. Un cadeau entraîne la réciproque et suscite l’amour dans le cœur de celui qui le reçoit ; la générosité envers l’épouse appelle également la générosité en retour.
C’est pourquoi il me semble qu’on se rapproche véritablement de Dieu lorsqu’on accomplit des actions difficiles qui n’apportent aucun avantage ici-bas. On donne ses efforts, son temps, son argent sans en retirer aucun avantage en ce bas-monde : on n’en retire que la récompense divine, ce qui est largement suffisant.
Ces actions, ce sont celles qui ont une visée uniquement cultuelle, et qui nous sont prescrites par Dieu et Son Prophète comme des moyens de nous rapprocher de Dieu sans aucune contrepartie ici-bas. C’est par exemple le jeûne ou le fait de se rendre à la mosquée. D’après Abû Hurayra (que Dieu l’agrée), le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « Celui qui se purifie chez lui, puis marche jusqu’à une mosquée pour y accomplir une prière prescrite, l’un de ses pas efface une faute et le suivant l’élève d’un degré. »[3]
Le Prophète (paix et salut à lui) a dit encore au sujet de la prière accomplie dans le recueillement à la mosquée : « Chaque fois qu’un musulman, l’heure de la prière prescrite arrivée, met le plus grand soin à accomplir les ablutions, se recueillir et s’incliner, cette prière efface les péchés commis auparavant tant qu’il n’a pas commis de péché majeur, et cela tout le temps. »[4]
Nous avons également cité ci-dessus le hadîth « Mon serviteur n’a de cesse de se rapprocher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime ». Ceci inclut les douze rak`a surérogatoires accompagnant les cinq prières prescrites,[5] la prière de la matinée (ad-duhâ), la prière de witr, la prière de consultation, la prière pour demander la pluie, la prière de l’éclipse ou encore la prière funèbre (qui est un devoir collectif). Toutes ces actions nous rapprochent de Dieu.
[1] At-Tabarânî, al-Mu`jam al-awsat (7/289), hadîth déclaré faible par al-Albânî.
[2] Muslim, Livre de la zakât, chapitre : « Le mérite de dépenser pour ses dépendants et son esclave et le péché de celui qui les néglige ou cesse de subvenir à leurs besoins » (995), d’après Abû Hurayra ; an-Nasâ’î (9183) ; Ahmad (10123).
[3] Al-Bukhârî, Livre des ventes, chapitre : « Ce qui a été dit au sujet des marchés » (2013) ; Muslim, Livre des mosquées et des lieux de prière, chapitre : « Se rendre à la prière efface les fautes et élève les degrés » (666) – les termes cités sont les siens.
[4] Muslim, Livre de la pureté rituelle, chapitre : « Le mérite de faire les ablutions puis d’accomplir la prière » (228).
[5] D’après Umm Habîba, le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « Celui qui priera chaque jour et nuit douze rak`a se verra construire une maison au Paradis : quatre avant la prière de zuhr, deux après, deux rak`a après la prière de maghrib, deux rak`a après celle de `ishâ’ et deux avant celle de fajr, la prière de l’aube. » At-Tirmidhî (415) qui en dit : hadîth bon et authentique ; an-Nasâ’î (1467) ; Ibn Mâjah (1140) ; Ibn Hibbân (2452) ; al-Hâkim (1173) ; authentifié par al-Albânî, voir as-Silsila as-sahîha (2348).
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