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Qu’apprendre à nos enfants, comment leur expliquer, leur inculquer le bon comportement concernant Noël ?
Nous sommes déjà en Décembre. Les guirlandes et les pères-Noël vont commencer à fleurir dans nos rues. Comme chaque année, de nombreuses familles musulmanes se posent des questions. Que faire chez nous ? Nos enfants risquent-ils de mal vivre cette période, alors que leurs camarades de classe vont afficher leur bonheur, défiler avec leurs cadeaux ? Et que faire lorsque les grands-parents célèbrent Noël et vous invitent pour déguster ce repas familiale ? Qu’apprendre à nos enfants, comment leur expliquer, leur inculquer le bon comportement ?
Les origines de Noël
De nombreux sites vous l’expliqueront plus dans le détail. Pour être brefs, les évangiles n’ont jamais indiqué le jour de la naissance de Jésus (‘Issa, alayhi salam). Noël est lié au culte païen. Les légionnaires romains auraient importé cette fête, célébrant la naissance de la déesse Mitra, et le Solstice d’hiver (la journée la plus courte), et ce le 25 décembre. Ne parvenant pas à calmer l’engouement qu’auraient eu les gens pour cette fête païenne, l’église décida de contenter le peuple en laissant en place cette fête, mais en remplaçant Mitra par Jésus de Nazareth.
Quelques siècles plus tard, Saint Nicolas distribuait des cadeaux aux enfants la nuit du 5 au 6 décembre. Ceci a été popularisé au 19ème siècle par la presse écrite. Les dates furent décalées au 25 décembre, puis, en 1931, Coca Cola propulsa le Père Noël ROUGE, en le dessinant, le mettant en scène, et ce durant 35 ans ! Malgré l’opposition de l’église, le Père Noël ne fut plus détrôné jusqu’à ce jour, au grand dam du « petit jésus », dont la crèche a bien du mal à garder une place sous le sapin. Le sapin, les boules de Noël, les guirlandes, la bûche, chaque symbole a une histoire bien à lui. La bûche de Noël était à l’origine une bûche de bois allumée plusieurs jours, dont on surveillait les flammes pour prédire les moissons et les morts. Les boules étaient à l’origine des pommes, mais lors d’un hiver très rude, les pommes furent remplacées par des boules de verre… Pour conclure, cette fête de Noël n’a aucun fondement ni dans l’Islam, ni dans le christianisme, ni dans le judaïsme.
Mais même si cette fête ne tient pas ses bases dans la religion, cette fête est devenue importante depuis des siècles chez les chrétiens. Le 24 décembre, une messe est célébrée, le lendemain il est coutume de se retrouver en famille, et de s’offrir des cadeaux. Comment se situer, en tant que musulman ?
Grands-parents chrétiens ?
Il n’est pas évident, pour les parents convertis issus de famille chrétiennes, de rompre les traditions familiales. Nous sommes chacun à une étape de notre cheminement, l’important est de ne pas stagner, et de se remettre en question chaque jour. L’heure n’est pas au jugement. Certains jeunes convertis fêtent peut être encore les fêtes de fin d’année avec leur famille, d’autre évitent le réveillon et passent quelques heures avec leur proche le 25, certains appellent uniquement afin de souhaiter une joyeuse fête, afin de ne pas rompre les liens… Allah préfère les petits efforts, lorsqu’ils sont constants. Notre but en tant que croyant est de contenter Le Très Haut. Et de délaisser ce qui lui déplaît, ce qu’Il nous a interdit. Notre but est de nous rapprocher de la satisfaction du Très Miséricordieux, et d’agir en connaissance de cause. Nous devons réfléchir à nos situations, et à la manière dont nous pourrions faire évoluer ces situations à notre avantage, tout en respectant nos proches, qui eux n’ont pas changé. Voici ci dessous deux avis, tiré du site la maison de l’Islam. Ibn ul-Qayyim est d’avis qu’on ne peut ni assister ni souhaiter une joyeuse fête à nos proches, voisins et collègues.
Ibn ul-Qayyim écrit en susbtance : « Ce qui précède concerne le fait de les féliciter à propos de choses communes aux humains. En revanche, les féliciter à propos des symboles de leur religion est interdit à l’unanimité. Par exemple les féliciter pour leurs fêtes ou leur jeûne, et leur dire alors : « Joyeuse fête ! » etc. Si celui qui dit ceci ne tombe pas lui-même dans le kufr, il commet au moins un interdit. C’est comme si on félicitait ce non musulman pour sa prosternation devant la croix« (Ahkâmu ahl-idh-dhimma, pp. 205-206).
Al-Qardhâwî émet un avis plus nuancé, prenant en considération le contexte social, et donc, de fait, la condition des convertis.
Il écrit en substance : « Je sais que certains savants, comme Ibn Taymiyya dans son livre Iqtidhâ us-sirât al-mustaqîmi mukhâlafata as’hâb il-jahîm, ont été sévères à propos des fêtes des non-musulmans. Je suis moi aussi d’avis qu’un musulman ne doit pas célébrer une fête religieuse non-musulmane. Certains musulmans se sont mis à fêter Noël comme ils fêtent la Eid ul-fitr et la Eid ul-adh’hâ. (…) Or nous musulmans célébrons nos fêtes religieuses et eux célèbrent les leurs » (Fatâwâ mu’âssira tome 3 pp. 672-673).
Al-Qardhâwî poursuit : « Mais je ne vois pas de mal à ce que un musulman souhaite une bonne fête à un non-musulman lorsque tous deux sont parents, voisins ou collègues : ce sont des cas où les relations humaines nécessitent cela.« Et il souligne : « Leur souhaiter bonne fête ne revient pas à reconnaître vrai ce qu’ils font, ni à être d’accord avec leurs croyances ou leurs pratiques religieuses. Il ne s’agit que de paroles de courtoisie, relevant de bonnes relations humaines« (Fatâwâ mu’âssira tome 3 pp. 672-673).
Il explique d’autre part qu’aujourd’hui, pour une grande partie des occidentaux, Noël n’est plus vécu comme un phénomène religieux mais comme un phénomène traditionnel à l’occasion duquel ils se réunissent, se font des cadeaux et prennent ensemble un repas.
Il est important de se poser les bonnes questions maintenant, pas seulement pour nous, mais également pour nos enfants. Car si nous fêtons Noël, cela implique que nous adhérons à des principes qu’il sera dur de soustraire de l’esprit de nos enfants une fois adulte.
source: ajib
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