Short Description
L’attitude du Prophète (paix et salut à lui) envers Mâlik ibn `Awf an-Nasrî, le chef des tribus des Hawâzin, dépasse les limites de l’entendement.
L’attitude du Prophète (paix et salut à lui) envers Mâlik ibn `Awf an-Nasrî, le chef des tribus des Hawâzin, dépasse les limites de l’entendement.
Mâlik ibn `Awf était un chef de tribu très important, qui avait réussi à rassembler une armée impressionnante avec les tribus des Hawâzin et leurs alliés des tribus de Thaqîf et autres. L’armée comptait vingt-cinq mille combattants, ce qui en faisait la plus importante de toutes les armées arabes. Il instilla chez ses hommes une telle ardeur au combat contre le Prophète (paix et salut à lui), qu’ils acceptèrent d’emmener avec eux au champ de bataille leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux et leurs richesses, comme incitation à ne pas battre en retraite !
Dans de telles circonstances, ils seraient prêts à tout sacrifier dans leur combat contre les musulmans.
Le but était clair dans l’esprit de Mâlik ibn `Awf : anéantir les musulmans. Il conçut pour cela une habile tactique et affronta les musulmans lors d’une bataille acharnée à proximité de la vallée de Hunayn.[1] Sa stratégie faillit réussir et les musulmans furent fortement ébranlés : ce fut la pire crise de leur histoire, l’islam faillit bien être écrasé et le Prophète (paix et salut à lui) faillit être tué. Une crise extrêmement grave, donc.
Mais après cet affrontement terrible, Allah voulut accorder la victoire aux musulmans : les Hawâzin et les Thaqîf fuirent devant l’armée musulmane, et parmi eux Mâlik ibn `Awf ; ils se réfugièrent avec les Thaqîf dans les places fortes d’at-Tâ’if.
Au moment où Mâlik ibn `Awf prenait la fuite, la tribu des Hawâzin décida d’accepter l’islam, principalement motivée par le désir de récupérer les femmes que les musulmans avaient prises comme captives et les troupeaux qu’ils avaient pris comme butin. Mâlik ibn `Awf se retrouvait seul et sans soutien, lui qui avait été un chef puissant.
Il se retrouvait sans possessions ni richesse, sans tribu et sans appui ; en outre, il avait dû se réfugier chez une autre tribu, les Thaqîf, en qui il n’avait pas totalement confiance.
Sa situation était la pire déchéance qu’un chef pouvait connaître.
Comme il se trouvait dans cette situation dramatique et humiliante, quelqu’un pensait à lui : le Prophète (paix et salut à lui) !
Le Prophète (paix et salut à lui) demanda ce qu’était devenu Mâlik ibn `Awf, et ses contribules dirent : « Il s’est réfugié à at-Tâ’if dans des places fortifiées, il craint pour sa vie. »
Le Prophète (paix et salut à lui) dit avec sa générosité habituelle :
« Informez Mâlik que s’il vient à moi en musulman, je lui rendrai sa famille et ses biens et je lui donnerai cent chameaux. »[2]
Peut-on imaginer pareille chose ? Est-ce là le comportement qu’on attendrait d’un chef victorieux envers le chef vaincu d’une armée ennemie ?
Les chefs militaires de par le monde prennent habituellement plaisir à juger, à punir et à humilier les chefs ennemis. Qu’un chef victorieux montre de la compassion pour son ennemi vaincu et lui fasse d’importants cadeaux, voilà qui dépasse la compréhension de tous les chefs du monde !
Mâlik ibn `Awf vit dans l’invitation du Prophète (paix et salut à lui) la solution pour sortir de la crise où il se trouvait : il se hâta donc de rejoindre le Prophète (paix et salut à lui) et lui déclara sa conversion à l’islam. Celui-ci l’accepta sans condition, sans l’attaquer ni le blâmer et sans lui demander d’explication.
Le Prophète (paix et salut à lui) alla plus loin encore dans la noblesse du comportement : il rétablit Mâlik ibn `Awf (qu'Allah l’agrée) en tant que chef de la tribu des Hawâzin, et lui confia même une mission militaire extrêmement importante, le siège de la ville d’at-Tâ’if.
Le Prophète (paix et salut à lui) respecta les capacités de chef militaire de Mâlik ibn `Awf et sut préserver son prestige, son statut et sa valeur, au lieu de le détruire comme tant d’énergies ont été, au cours de l’histoire, détruites par l’orgueil insensé des puissants.
Le Prophète (paix et salut à lui) oublia en un instant le passé de Mâlik ibn `Awf : il le traita en chef respecté et détourna ses compétences de la destruction vers la construction.
Quel bien cela fut pour les musulmans ! Quel bien cela fut pour les Hawâzin, et quel bien cela fut pour Mâlik ibn `Awf !
Y aura-t-il encore après cela des gens pour accuser les musulmans de ne pas reconnaître les autres et de ne pas respecter leur présence ? Trouve-t-on dans l’histoire des autres nations des comportements se rapprochant seulement de la noblesse de ces comportements du Prophète (paix et salut à lui) ?
La vérité est clairement visible, mais la plupart des gens ne savent pas.
[1] Hunayn est une vallée entre at-Tâ’if et La Mecque, où le Prophète (paix et salut à lui) a affronté les tribus des Hawâzin après la prise de La Mecque, remportant une importante victoire.
[2] Voir at-Tabarî, Târîkh al-umam wal-mulûk, 2/174.
Commentaires
Envoyez votre commentaire