Short Description
L’Islam reconnaît un ensemble de droits fondamentaux à tous les êtres humains, sans distinction de couleur, de race ou de langue ; ces droits sont inscrits dans la société par la loi divine et le Prophète a été le garant de ces droits durant sa vie.
L’Islam reconnaît un ensemble de droits fondamentaux à tous les êtres humains, sans distinction de couleur, de race ou de langue ; ces droits sont inscrits dans la société par la loi divine et le Prophète a été le garant de ces droits durant sa vie.
L’islam a de l’être humain une vision élevée, fondée sur l’honneur et la dignité. Dieudit en effet : « Nous avons certes honoré les enfants d’Adam. Nous les avons transportés sur la terre et sur la mer, Nous leur avons dispensé d’excellentes nourritures et Nous les avons nettement préférés à un grand nombre de Nos créatures. »[1] Cette vision détermine les caractéristiques des droits humains en islam, et avant tout, leur universalité. Ces droits ont une dimension politique, économique, sociale, intellectuelle, etc. Ils concernent tous les individus, musulmans ou non, quelle que soit la couleur de leur peau, leur appartenance ethnique, leur langue ou leur religion. Ils ne peuvent être ni abolis, ni modifiés, car ils émanent de l’enseignement du Seigneur des Mondes.
Les paroles et les actions du Prophète (paix et salut à lui) en constituent le meilleur témoignage. Lors du sermon d’adieu, qui est une sorte d’affirmation générale des droits humains, le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « Votre sang et vos biens vous sont sacrés les uns pour les autres, aussi sacrés que ce jour, en ce mois, en cette ville, jusqu’au Jour où vous rencontrerez votre Seigneur… »[2] Ce sermon du Prophète (paix et salut à lui) affirme un certain nombre de droits et principalement, entre autres, le caractère sacré du sang, des biens et de l’honneur des gens.
Islam et caractère sacré de la vie
Le Prophète (paix et salut à lui) soulignait aussi la valeur de la vie humaine en général. Il s’attachait à préserver les droits des êtres humains et en particulier le principal, le droit à la vie. Interrogésur les péchés les plus graves, il a répondu : « Associer un autre à Dieu… attenter à la vie humaine… »[3] – une expression désignant le fait de tuer quelqu’un sans justification.
Le Prophète (paix et salut à lui) est allé plus loin encore, en protégeant aussi la vie de l’être humain contre lui-même par l’interdiction du suicide. Il a dit : « Celui qui se sera suicidé en se précipitant du sommet d’une montagne demeurera éternellement en Enfer où il continuera pour l’éternité à être précipité ; celui qui se sera suicidé en prenant du poison demeurera éternellement en Enfer où il continuera pour l’éternité à tenir son poison à la main et à l’avaler ; celui qui se sera suicidé avec une lame demeurera éternellement en Enfer où il continuera pour l’éternité à tenir sa lame et à s’en transpercer le ventre. »[4]
L’islam interdit également toute action qui porte atteinte au droit à la vie, qu’il s’agisse de faire peur, d’humilier ou de frapper quelqu’un. Hishâm ibn Hakîm a relaté avoir entendu le Prophète (paix et salut à lui) dire : « Dieu suppliciera ceux qui auront supplicié les gens ici-bas. »[5]
L’égalité des êtres et la distinction par la piété
Le Prophète (paix et salut à lui) affirme également le droit à l’égalité de tous les êtres humains : l’égalité entre les individus ou les groupes, entre les races ou les peuples, entre les gouvernants et les gouvernés, entre les chefs et leurs administrés, sans restriction ni exception, et sans que la législation ne fasse aucune différence entre arabe et non-arabe, noir ou blanc, gouvernant ou gouverné. La seule différence entre les êtres humains est celle conférée par la piété. LeProphète(paix et salut à lui) a dit : « Ô gens, vous avez un Seigneur unique et vous avez un père unique. Vous êtes tous issus d’Adam et Adam est issu de la poussière. Le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux. Un Arabe ne saurait être supérieur à un non-Arabe, si ce n’est par la piété. »[6]
Prenons un exemple illustrant la mise en œuvre par le Prophète (paix et salut à lui) de ce principe de l’égalité. Abû Umâma (que Dieu l’agrée) a relaté : « Abû Dharr avait fait une remarque désobligeante sur la mère de Bilâl, appelant ce dernier ‘fils de la noire’. Bilâl alla raconter cela au Prophète (paix et salut à lui) qui se mit en colère. Lorsque Abû Dharr, qui ne le savait pas, vint le voir, le Prophète (paix et salut à lui) se détourna de lui. Abû Dharr dit : ‘Tu ne peux te détourner de moi que parce que tu as appris quelque chose, Messager de Dieu.’ Celui-ci répondit : ‘C’est toi qui dénigres Bilâl au sujet de sa mère ?’ Puis le Prophète (paix et salut à lui) dit : ‘Par Celui qui a fait descendre le Livre sur Muhammad – ou une autre formule de serment – je ne reconnais de supériorité à quiconque que par ses actions : vous êtes tous (égaux) comme des mesures à grain.’ »[7]
Le droit à la justice en Islam
Le droit à l’égalité s’accompagne d’un autre droit, celui à la justice. C’est ce que le Prophète (paix et salut à lui) a enseigné à ses Compagnons et à sa communauté. Il a dit : « Les juges sont de trois sortes : l’une ira au paradis et les deux autres en enfer. Celui qui ira au paradis, c’est un homme qui connaît la vérité et juge selon elle. Un homme qui connaît la vérité et juge injustement ira en enfer. Et un homme qui émet des jugements dans l’ignorance ira en enfer. »[8]
Le Prophète (paix et salut à lui) interdisait également qu’on refuse à un individu le droit de se défendre pour obtenir justice ; il disait : « Celui qui a des droits a droit à la parole… »[9] Il disait à celui qui assumait un commandement ou la charge de juge : « …Lorsque deux plaideurs s’assoient devant toi, n’émets pas ton jugement avant d’avoir entendu le second comme tu as entendu le premier : ceci te permettra mieux de parvenir à la sentence. »[10]
Le Prophète (paix et salut à lui) a également affirmé le droit à la liberté de croyance et de conscience, sur la base de la parole divine : « Pas de contrainte en religion ».[11] Nul ne peut être contraint de se convertir à une religion donnée. Lors de la prise de La Mecque par exemple, le Prophète (paix et salut à lui) n’a pas obligé les Quraysh à devenir musulmans alors même qu’il était victorieux et en position de force. Il leur a dit au contraire : « Allez, vous êtes libres. »[12]
Liberté d’expression selon le Prophète
Les droits humains reconnus par le Prophète (paix et salut à lui) s’étendent également à la liberté d’opinion et de pensée. Le Prophète (paix et salut à lui) respectait et encourageait l’opinion d’autrui. Lorsqu’il avait une opinion et qu’un de ses Compagnons en défendait une autre qui était meilleure, il revenait sur son propre avis pour se ranger à l’avis contraire. Ce qui s’est passé à Uhud en est la meilleure illustration : le Prophète (paix et salut à lui) s’est rangé à l’avis des jeunes – qui étaient majoritaires – préconisant de sortir combattre les Quraysh à l’extérieur de Médine, alors que lui-même était de l’avis opposé.[13]
Le droit aux ressources suffisantes sous l’Etat islamique
La législation mise en œuvre par le Prophète (paix et salut à lui) comporte également un autre droit remarquable, que l’on ne retrouve dans aucune législation positive ni dans aucune charte des droits de l’homme : le droit à des ressources suffisantes. Cela signifie que chaque individu vivant sous l’Etat islamique a droit à ce que ses besoins soient pourvus de manière suffisante pour lui assurer la dignité et un niveau de vie convenable. Ceci est différent du revenu minimum dont parlent les législations positives, et qui vise à assurer le niveau de vie minimal de l’être humain.[14]
Ces ressources suffisantes sont apportées par le travail. En cas d’incapacité, les besoins sont couverts par la zakât, et si celle-ci ne suffit pas à garantir des ressources suffisantes à ceux qui sont dans le besoin, c’est au budget de l’Etat d’y suppléer. Le Prophète (paix et salut à lui) a dit, affirmant ce droit : « Celui qui dort rassasié en sachant que son voisin à côté de lui a faim, ne croit pas en moi. »[15]
Il a dit également : « Lorsque les Ash`arî manquent de vivres en expédition ou qu’ils manquent de nourriture pour leurs familles à Médine, ils rassemblent toutes leurs provisions sur une seule pièce de tissu puis les partagent en parts égales avec un seul récipient. Ils sont des miens et je suis des leurs. »[16]
Voilà donc un bref aperçu des avancées accomplies par l’islam en matière de droits humains. Ces droits illustrent bien le message humaniste qui est au cœur de la civilisation musulmane.
[1] Sourate 17, al-Isrâ’, verset 70.
[2] Al-Bukhârî d’après Abû Bakra, Livre du pèlerinage, chapitre : « Le sermon les jours de Minâ » (4406, 4662) ; Muslim, Livre du partage, des ennemis, des sanctions pénales et des expiations », chapitre : « Le caractère hautement sacré du sang, de l’honneur et des biens » (1679) ; Abû Dâwud (1947) ; Musnad d’Ahmad (19873).
[3] Al-Bukhârî d’après Anas ibn Mâlik, Livre des témoignages, chapitre : « Ce qui a été dit des faux témoignages » (2653) ; an-Nasâ’î (4009) ; Ahmad (6884).
[4] Al-Bukhârî d’après Abû Hurayra, Livre de la médecine, chapitre : « Le fait de boire du poison et d’utiliser comme remède le poison ou un produit dangereux ou mauvais » (5778) ; Muslim, Livre de la foi, chapitre : « L’interdiction formelle du suicide » (109).
[5] Muslim, Livre de la bonté, de la piété filiale et de l’éducation, chapitre : « Le châtiment promis à ceux qui supplicient les gens sans justification » (2613) ; Abû Dâwud (3045) ; Ahmad (15366).
[6] Ahmad (23536), avec une chaîne de transmission déclarée authentique par Shu`ayb al-Arnâ’ût ; at-Tabarânî, al-Mu`jam al-kabîr (14444), et classé comme authentique par al-Albânî, voir as-Silsila as-sahîha (2700).
[7] Al-Bayhaqî, Shu`ab al-îmân (5135).
[8] Abû Dâwud, Livre des sentences, chapitre : « Le juge qui se trompe » (3573) – il précise : c’est ce qu’il y a de plus valide à ce sujet ; at-Tirmidhî (1322) ; Ibn Mâjah (2315) ; classé comme authentique par al-Albânî, voir Sahîh al-jâmi` (4446).
[9] Al-Bukhârî d’après Abû Hurayra, Livre du mandat, chapitre : « Le mandat en matière de remboursement des dettes » (2306, 2390) ; Muslim, Livre du contrat d’arrosage, chapitre : « Celui qui emprunte quelque chose et rend quelque chose de meilleur » (1601) ; at-Tirmidhî (1317) ; an-Nasâ’î (4618).
[10] Abû Dâwud d’après `Alî (que Dieu l’agrée), Livre des sentences, chapitre : « Comment se déroule le jugement » (3582) ; at-Tirmidhî (1331) ; Ahmad (882), hadîth défini par Shu`ayb al-Arnâ’ût comme bon car renforcé par d’autres ; classé comme authentique par al-Albânî, voir as-Silsila as-sahîha (1300).
[11] Sourate 2, al-Baqara, verset 256.
[12] Ibn Hishâm, as-Sîra an-nabawiyya (2/411) ; at-Tabarî, Târîkh al-umam wal-mulûk 2/55 ; Ibn Kathîr, al-Bidâya wan-nihâya 4/301.
[13] Al-Bayhaqî, as-Sunan al-kubrâ (13061); as-Suhaylî, ar-Rawd al-anaf 5/245-246 ; Ibn Sayyid an-Nâs, `Uyûn al-athar 1/412 ; Ibn Kathîr, as-Sîra an-nabawiyya 3/24.
[14] Voir Khadîja an-Nabrâwî, Mawsû`at huqûq al-insân fî l-islâm, pp. 505-509.
[15] Al-Hâkim (7307), qui déclare que ce hadîth a une chaîne de transmission authentique sans être cité par les deux cheikhs ; approuvé par adh-Dhahabî ; at-Tabarânî d’après Anas ibn Mâlik, al-Mu`jam al-kabîr (750), et les termes cités sont les siens ; al-Bayhaqî, Shu`ab al-îmân (3238) ; classé comme authentique par al-Albânî, voir as-Silsila as-sahîha (149).
[16] Al-Bukhârî d’après Abû Mûsâ al-Ash`arî, Livre de l’association, chapitre : « Le fait de s’associer pour la nourriture, les provisions et les marchandises » (2486) ; Muslim, Livre des mérites des Compagnons, chapitre : « Les mérites des Ash`arî (que Dieu les agrée) » (2500).
L’Islam reconnaît un ensemble de droits fondamentaux à tous les êtres humains, sans distinction de couleur, de race ou de langue ; ces droits sont inscrits dans la société par la loi divine et le Prophète a été le garant de ces droits durant sa vie.
Commentaires
Envoyez votre commentaire