Short Description
Suhayl ibn `Amr était l’un des principaux chefs de Quraysh et deLa Mecque. Ilfaisait, lui aussi, partie des chefs qui avaient un long passé d’hostilité au Prophète (paix et salut à lui).
Suhayl ibn `Amr était l’un des principaux chefs de Quraysh et deLa Mecque. Ilfaisait, lui aussi, partie des chefs qui avaient un long passé d’hostilité au Prophète (paix et salut à lui). Il était âgé et avait de nombreux enfants. La plupart de ses fils faisaient partie de l’armée musulmane qui était entrée victorieuse àLa Mecque. Aprèsla prise de La Mecque, il ne pouvait plus trouver aucun soutien auprès des chefs qui avaient été avec lui précédemment, ceux-ci ayant fui devant les troupes musulmanes. Il s’enfuit à son tour chez lui et selon ses propres mots : « Je me réfugiai dans ma maison et je m’y enfermai. »
Il ajoute : « J’envoyai dire à mon fils `Abdallâh ibn Suhayl – qui faisait partie de l’armée musulmane victorieuse – de demander au Prophète (paix et salut à lui) de m’accorder sa protection : je risquais en effet d’être tué, et nul n’avait un passé aussi sombre que le mien. J’étais celui qui avait contraint le Prophète (paix et salut à lui) à accepter le traité d’al-Hudaybiyya et j’avais combattu les musulmans à Badr et à Uhud. »[1]
Cet homme avait un long passé d’opposition à l’islam. Il s’était montré intraitable lors de la négociation du traité d’al-Hudaybiyya, puis il avait refusé, malgré l’intercession répétée du Prophète (paix et salut à lui), de laisser son fils rallier les rangs des musulmans. Il se trouvait maintenant dans une position difficile, où il risquait fort d’être tué : il avait tellement peur qu’il n’avait pas hésité à demander à son jeune fils d’intervenir en sa faveur auprès du Prophète (paix et salut à lui) !
Pour un grand chef de tribu comme lui, la situation était profondément embarrassante…
Suhayl ibn `Amr rapporte : `Abdallâh ibn Suhayl alla trouver le Prophète (paix et salut à lui) et lui dit : « Messager d'Allah, accorde-lui la sécurité.
– Oui, répondit Le Prophète (paix et salut à lui) sans hésiter, il est sous la protection divine, il peut sortir. »[2]
Que l’on compare seulement ce comportement du Prophète (paix et salut à lui) avec les notables de La Mecque à ce qui a pu se passer lorsque tel ou tel pays en a occupé un autre !
On a vu les souverains, les ministres et les notables des pays vaincus tués, exilés ou longuement emprisonnés, et chacun sait quelles humiliations ils ont subies. Le Prophète (paix et salut à lui), lui, ne se contentait pas d’accorder la sécurité aux chefs ennemis : il incitait tout le monde à les respecter, à ne pas leur adresser de paroles blessantes, à ne même pas les humilier par le regard. Il dit ainsi à ses Compagnons avec une extraordinaire indulgence : « Que ceux qui rencontrent Suhayl ibn `Amr ne le fixent pas du regard. »[3]
Le Prophète (paix et salut à lui) interdisait ainsi à ses Compagnons de fixer du regard Suhayl ibn `Amr pour l’humilier ou en se réjouissant de sa situation. Plus admirable encore, il fit l’éloge de Suhayl, disant à ses Compagnons : « Suhayl est un homme sage et honorable. Un homme comme Suhayl n’ignorait pas l’islam, mais il avait l’impression qu’il ne serait pas dans son intérêt. »
Ces paroles se passent de commentaire!
`Abdallâh ibn Suhayl alla trouver son père pour l’informer du pardon du Prophète (paix et salut à lui), et lorsqu’il lui rapporta ces propos Suhayl s’exclama : « Il est tout aussi généreux qu’il l’était autrefois ! »[4]
Suhayl ibn `Amr se rendit alors auprès du Prophète (paix et salut à lui) et déclara sa conversion à l’islam. Sa vie changea du tout au tout après ce jour. On rapporte qu’il pratiquait abondamment la prière, le jeûne et l’aumône. Il participa au jihâd dans la voie d'Allah et dirigea même l’une des troupes musulmanes lors de la bataille de Yarmouk.
On voit comment les bons traitements du Prophète (paix et salut à lui) ont permis de changer la vie de ces gens d’une manière complètement inattendue, par la simple force de la bonté, de la générosité, et de l’oubli des haines et des rancunes.
[1] Voir Ibn al-Athîr, Asad al-ghâba 2/346.
[2] Voir Ibn `Abd al-Barr, al-Istî`âb 3/57, et Ibn Hajr, al-Isâba, 3/219.
[3] Ibid.
[4] Ibn `Abd al-Barr, al-Istî`âb 3/57.
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