Short Description
L’être humain en tant que tel est honoré en islam. Cela est exprimé dans l’absolu, sans aucune exception sur la base de la couleur, du sexe ou de la religion
L’être humain en tant que tel est honoré en islam. Cela est exprimé dans l’absolu, sans aucune exception sur la base de la couleur, du sexe ou de la religion. Allah dit en effet : « Nous avons certes honoré les enfants d’Adam. Nous les avons transportés sur la terre et sur la mer, Nous leur avons dispensé d’excellentes nourritures et Nous les avons nettement préférés à un grand nombre de Nos créatures. »
Ce verset qui rappelle la place d’honneur réservée à l’être humain concerne, de par sa formulation générale, aussi bien les musulmans que les non-musulmans : les uns comme les autres sont transportés sur la terre et sur la mer, les uns comme les autres bénéficient des excellentes nourritures, les uns comme les autres sont préférés à un grand nombre des créatures d'Allah.
Cette vision globale de l’espèce humaine, où tout être humain est honoré et respecté, se reflète dans chaque enseignement de l’islam et de ce fait, dans chaque acte et chaque parole de notre Prophète (paix et salut à lui). C’est ce qui explique le comportement extraordinairement noble du Prophète (paix et salut à lui) envers ceux qui s’opposaient à lui ou qui le rejetaient.
Dès lors qu’il avait affaire à l’un de ces êtres humains honorés par Allah, il n’avait pas le droit de lui infliger d’humiliation ni d’injustice, de bafouer ses droits ni de le rabaisser. Ceci est clairement exprimé dans divers versets du Saint Coran ainsi que dans la vie du Prophète (paix et salut à lui).
Allah dit : « N’attentez pas à la vie humaine qu'Allah a déclarée sacrée, sauf pour une juste cause. »
Cette injonction a une portée générale, elle s’applique à la vie des musulmans comme des non-musulmans. La justice des enseignements de l’islam est absolue et impartiale.
C’est ce qu’exprime admirablement al-Qurtubî (qu'Allah lui fasse miséricorde) dans son commentaire de ce verset : « Ce verset interdit d’attenter à la vie humaine qu'Allah a déclarée sacrée, que ce soit celle d’un croyant ou celle d’un non-musulman en situation de paix, sauf si une juste cause rend nécessaire de le tuer. »
Al-Qurtubî cite ensuite de nombreux hadîth de signification similaire, comme par exemple celui rapporté par Abû Bakra selon lequel le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « Celui qui tue sans raison un non-musulman bénéficiant d’un traité de paix, Allah lui interdira l’accès au Paradis. »
L’islam condamne l’injustice sous toutes ses formes. Cette interdiction est claire dans d’innombrables versets et hadîth. L’injustice est condamnée jusqu’au Jour du Jugement : Allah dit au sujet du Jugement dernier : « Nous poserons les balances exactes le Jour de la Résurrection. Aucune âme ne sera lésée en rien. »
Ici aussi, l’injonction a une portée générale : aucune âme ne sera lésée le Jour du Jugement, qu’elle soit croyante ou mécréante, qu’elle soit musulmane, chrétienne, juive ou de toute autre religion ou autre.
L’injustice est une chose détestable et Allah Se l’est interdite comme Il l’a interdite également à Ses serviteurs. Abû Dharr (qu'Allah l’agrée) rapporte que le Prophète (paix et salut à lui) a relaté ces paroles de son Seigneur dans un hadîth qudsî : « Ô Mes serviteurs, Je Me suis interdit l’injustice et Je l’ai déclarée interdite entre vous : ne commettez pas d’injustice les uns envers les autres. »
Telle est véritablement la conception musulmane de tout être humain : une conception où l’être humain est respecté et honoré.
Cette conception s’exprime admirablement dans la leçon que nous a donnée le Prophète (paix et salut à lui) lorsque le cortège funèbre d’un juif est passé devant lui.
L’imam Muslim rapporte d’après Ibn Abî Laylâ que comme Qays ibn Sa`d et Sahl ibn Hunayf se trouvaient à al-Qâdisiya, un cortège funèbre passa auprès d’eux et ils se levèrent. On leur dit alors : « Il s’agit de quelqu’un de ce territoire. » Ils répliquèrent que le Prophète (paix et salut à lui) s’était levé au passage d’un cortège funèbre et qu’on lui avait dit qu’il s’agissait d’un juif. Il avait répondu : « Ne s’agit-il pas d’un être humain ? »
Quelle noble attitude !
Voilà comment l’islam considère l’être humain…
Avec cette réponse, le Prophète (paix et salut à lui) incitait les musulmans à respecter tout être humain sans restriction. On voit ici par exemple comment il a montré et ordonné un tel respect après avoir appris qu’il s’agissait d’un juif.
N’oublions pas que les juifs dont il est question ici étaient contemporains du Prophète (paix et salut à lui), qu’ils avaient vu les signes et entendu les preuves et les arguments irréfutables, mais que malgré cela ils refusaient de croire et manifestaient leur hostilité au Prophète (paix et salut à lui) par tous les moyens moraux et matériels. Or, malgré toute cette obstination des juifs le Prophète (paix et salut à lui) s’est levé au passage du cortège funèbre de l’un d’entre eux, et l’on ne peut même pas supposer qu’il s’agissait d’un homme qui avait fait quelque bien aux musulmans ou qui était particulièrement bon, puisqu’il n’était pas connu. En effet, les Compagnons le désignent par son appartenance et non par son nom, puis le Prophète (paix et salut à lui) justifie le fait de se lever en disant : « Ne s’agit-il pas d’un être humain ? » sans mentionner un quelconque mérite personnel.
Tel est le véritable respect de la personne humaine…
Ce respect n’était pas limité à un instant : le Prophète (paix et salut à lui) est resté debout jusqu’à ce que le cortège funèbre ait disparu. En effet, la version de ce récit rapportée par Muslim d’après Jâbir ibn `Abdallâh (qu'Allah l’agrée) nous dit : « Le Prophète (paix et salut à lui) et ses Compagnons restèrent debout au passage du cortège funèbre d’un juif jusqu’à ce qu’on ne le voie plus. »
Imaginez avec moi le noble spectacle du Prophète (paix et salut à lui) et de ses Compagnons debout pendant que le cortège funèbre du juif passait !
Cette vision a ancré dans le cœur des Compagnons – et des musulmans après eux – le fait que l’islam respecte et honore tout être humain : c’est également ce qui a poussé Qays ibn Sa`d et Sahl ibn Hanîf à se lever au passage du convoi funèbre d’un zoroastrien, adorateur du feu.
Ce zoroastrien n’appartenait même pas aux Gens du Livre, ses croyances étaient en totale contradiction avec l’islam, il faisait partie d’une population hostile, et malgré cela les Compagnons, conscients de la valeur de l’être humain, l’ont honoré en se levant au passage de son cortège funèbre.
Voilà donc comment nous considérons les non-musulmans. Voilà la conception que les musulmans gardent à l’esprit dans leurs relations avec les membres d’autres groupes humains.
En outre, une autre conception importante détermine la vision qu’ont les musulmans de ceux dont les croyances religieuses sont différentes des leurs : le fait que la présence de différences entre les gens est non seulement très probable, mais inévitable. A aucune époque le monde entier n’a été unanimement d’accord sur un sujet donné, y compris sur celui du divin.
Allah dit : « Et si ton Seigneur l’avait voulu, Il aurait certes fait des hommes une seule communauté. Or, ils sont en divergence continuelle. »
Le musulman accepte sans difficulté que certains aient des croyances religieuses différentes des siennes, et il sait qu’il est impossible que la différence disparaisse de cette terre. C’est pourquoi il coexiste naturellement avec les autres, d’autant plus que les enseignements de l’islam définissent clairement le cadre des relations et les moyens d’entente avec les différentes communautés non musulmanes.
Si l’on ajoute à ces conceptions le fait que les musulmans ont la certitude profonde qu'Allah seul jugera les hommes le Jour dernier, que l’être humain est libre de choisir entre la foi et la mécréance et qu’il devra en rendre compte à Allah le Jour du Jugement ; si l’on tient compte de l’ensemble de cette vision islamique, on comprend bien que les musulmans n’ont nullement besoin d’envisager de contraindre quiconque à croire en l’islam ni de forcer quiconque à changer de religion. Allah dit : « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? »
La mission du musulman est donc tout simplement de faire parvenir le message limpide de l’islam aux non-musulmans après l’avoir assimilé lui-même. Leur réaction face à ce message n’est pas de sa responsabilité et il n’aura pas à en rendre compte. Allah dit : « Et s’ils discutent avec toi, dis : ‘Allah est mieux informé de ce que vous faites. Allah jugera entre vous le Jour de la Résurrection au sujet de ce sur quoi vous divergiez.’ »
C’est dans cette perspective, et sur la base du respect dû à tout être humain puisqu'Allah a honoré tous les Enfants d’Adam, que l’islam ordonne la justice, la compassion, la bonté et la connaissance d’autrui, parmi d’autres valeurs morales. Toutes ces valeurs font l’objet d’injonctions générales qui s’appliquent aussi bien aux musulmans qu’aux non-musulmans, sans exclusive aucune.
On trouve par exemple dans les textes islamiques, au sujet de la miséricorde, un verset où Allah dit : « Et Nous ne t’avons envoyé que comme une miséricorde pour les mondes. » Ici, la miséricorde n’est donc pas réservée aux musulmans, elle est octroyée à tous les êtres humains quelle que soit leur religion.
Au sujet de la connaissance d’autrui, Allah dit : « Ô êtres humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en nations et en tribus pour que vous vous connaissiez les uns les autres. » Là aussi, la connaissance mutuelle n’est pas réservée à un groupe humain en particulier mais concerne toutes les nations et les tribus.
Allah accorde leur subsistance sur cette terre à tous les êtres humains, et l’univers est à la disposition de l’humanité tout entière, sans distinction entre croyants et mécréants. Allah dit : « Ne vois-tu pas qu'Allah vous a soumis tout ce qui est sur terre et le vaisseau qui vogue sur la mer selon Son ordre, et qu’Il empêche le ciel de tomber sur la terre si ce n’est par Sa permission ? Allah est, en vérité, compatissant et miséricorAllahx envers les êtres humains. »
Cette soumission de la terre, du vaisseau, de la mer et du ciel est offerte à l’humanité tout entière, et la conclusion du verset précise bien que la compassion et la miséricorde divines concernent tous les êtres humains.
Au sujet du pardon, Allah dit : « Empressez-vous vers un pardon de votre Seigneur et un Paradis aussi large que les cieux et la terre préparé pour les êtres pieux, ceux qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui maîtrisent leur colère et pardonnent aux gens, – Allah aime ceux qui font le bien. » Le pardon fait partie des vertus du croyant, mais le pardon dont il est question dans ce verset n’est pas réservé aux seuls musulmans : c’est un pardon général « aux gens » comme le dit le verset, et donc qui concerne aussi bien les musulmans que les non-musulmans.
Qui plus est, lorsqu'Allah évoque la justice ordonnée par l’islam, Il ne réserve pas cette justice aux seuls croyants, ni même aux êtres humains, musulmans ou non, vivant en paix avec les musulmans : Il ordonne spécifiquement de pratiquer la justice même envers les gens hostiles !
Allah dit : « Que la haine d’un peuple ne vous incite pas à être injustes ! Soyez justes, cela est plus proche de la piété. Allah est parfaitement informé de ce que vous faites. »
Cette vision fondée sur la miséricorde, la concorde, la justice et la tolérance permet de mieux comprendre les hautes valeurs morales pratiquées par le Prophète (paix et salut à lui), qui mettait en œuvre le message divin dans chaque acte de sa vie.
Il est particulièrement remarquable que le Prophète (paix et salut à lui) ait fait tout cela à une époque où l’esprit de chevalerie et les nobles valeurs morales se faisaient rares.
Le fait que l’islam admette ainsi la différence religieuse ne signifie pas, bien sûr, qu’il ne veille pas à amener les gens à ce qu’il considère comme vrai. Au contraire, le Prophète (paix et salut à lui) espérait l’islam même pour ses ennemis les plus acharnés, malgré toute leur hostilité et leur ruse.
Le voici qui invoque Allah pour deux de ses ennemis les plus acharnés : Abû Jahl et `Umar ibn al-Khattâb – qui n’était pas encore musulman – en disant : « Ô Allah, renforce l’islam par celui de ces deux hommes que Tu aimes le plus : par Abû Jahl ou par `Umar ibn al-Khattâb. » Celui des deux qu'Allah aimait le plus était donc `Umar ibn al-Khattâb.
La longue histoire de leur opposition au message divin et de leur persécution des musulmans n’avait pas laissé dans le cœur du Prophète (paix et salut à lui) de rancune ni de désir de vengeance. Bien au contraire, il les percevait comme des malades ayant besoin de soins, comme des êtres égarés ayant besoin d’un guide, et il a donc imploré Allah de les guider pour renforcer l’islam et les sauver.
Telle était la mentalité du Prophète (paix et salut à lui), telle était sa manière d’agir, telle était sa conception des relations avec les êtres humains.
Le noble Prophète (paix et salut à lui) veillait tout particulièrement à faire parvenir son message aux adeptes d’autres religions. Il l’a fait parvenir à tous les polythéistes, à tous les chrétiens, juifs ou zoroastriens. Il déployait tous ses efforts pour convaincre les gens de la meilleure des manières. Il avait tellement de peine lorsqu’une personne ou un groupe refusait l’islam, que des versets coraniques ont été révélés pour lui enjoindre de ne pas s’attrister :
Allah lui dit ainsi : « Peut-être te consumes-tu de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants. » Il lui dit également : « Ne t’épuise donc pas en regrets à leur sujet. »
Le Prophète (paix et salut à lui) n’a cependant jamais utilisé ce chagrin comme prétexte pour faire pression sur quiconque pour lui faire accepter l’islam. Il a basé sa conduite sur le verset « Pas de contrainte en religion », et a su réaliser dans sa vie l’équilibre remarquable consistant à appeler de toutes ses forces à la vérité qu’il apportait, sans jamais contraindre quiconque de le suivre.
Ses paroles admirables résument sa vision des gens en général :
Abû Hurayra (qu'Allah l’agrée) rapporte avoir entendu le Prophète (paix et salut à lui) dire : « Ma position par rapport aux gens est celle d’un homme qui a allumé un feu illuminant les alentours. Les papillons et les bestioles qui sont attirées par le feu y tombent. Il se met à les écarter mais ils ont le dessus et se précipitent dans le feu. Moi aussi, je vous retiens par la ceinture pour vous éloigner du feu mais ils persistent à s’y précipiter. »
C’est une vision fondée sur la miséricorde et la protection, pas sur la contrainte et la domination…
Gloire à Celui qui a accordé à Son Prophète (paix et salut à lui) une telle perfection morale !
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